Pet.soins.domicileLe catalogue de prestations (fascicule utile à l’évaluation des besoins du patient qui regroupe toutes les prestations

répertoriées LAMal et non LAMal, et contenant des normes de temps imparti pour tel ou tel acte), partie intégrante

du concept RAI-HC (Home-Care) met le bénéficiaire en otage. Soit par exemple: Douche = 40’ – Lit refait entièrement

(changement du lit) = 10’ – Préparation du semainier (préparer les médicaments pour une semaine) = 10’ – Livraison par

repas = 6’. Tout ce qui sort du temps prévu soit n’est pas remboursé par les assurances, soit est sujet à discussion, puis à

rétorsion.

Le changement prévu par la méthode RAI dans les soins à domicile s’inscrit dans la même logique que les réseaux de

soins, qui ont été refusés en votation le 17 juin 2012. Cela signifie que la liberté de choix que nous avons par rapport à

notre santé et nos choix de vie se restreignent de plus en plus. Ce sont les « sous » qui dirigent.

Cette manière d’envisager les soins en général a pour conséquence sur le terrain beaucoup de stress chez les

bénéficiaires et les soignant-e-s, engendré par la pression sur le temps alloué (nous ne devons pas dépasser le temps

défini par le catalogue de prestations) ; le personnel insatisfait risque de changer de travail, le taux de rotation est

élevé ; donc le risque de désintérêt pour les professions de la santé s’accroît. L’augmentation des maladies et des

accidents dans le personnel se remarque déjà. Pour les bénéficiaires le risque de passer à côté de quelque chose

d’important et grave, par manque de temps, est multiplié et le risque d’erreurs s’accroît.

Dans ces conditions les contacts, échanges, confidences, discussions sur les projets de vie sont en souffrance. De

même le temps indispensable passé à réconforter, à cheminer lors de deuil, de départ en EMS, de soucis financier, de

démarches administratives est également fortement réduit et il devient impossible de faire tout ce travail relationnel.

Ce temps là est pourtant aussi indispensable que l’acte de soins et ne pas le prendre entraine de coûts cachés plus

conséquents que les soit disant économies.