Par Christiane Jaquet, Députée au Grand Conseil vaudois
Le Conseil des Etats a corrigé une tentative du Conseil national de réduire les rentes AVS via un mécanisme automatique d’austérité. Il ne faut cependant pas y voir un signe de générosité de la part des sénateurs.
En cette période de remise en cause des retraites, les Cassandre qui annoncent la mort de l’AVS depuis plus de 60 ans s’empressent de saisir toutes les occasions possibles pour s’attaquer au premier pilier. Ces thuriféraires des assurances privées ont donc sauté sur la situation qu’a connue le premier pilier en 2015 – il manquait 579 millions – , sans dommages d’ailleurs, vu l’importance du Fonds AVS qui dispose de quelque 23 milliards de réserves, prévues justement pour les cas d’urgence. Ce fonds AVS est en si bonne forme qu’il a déjà pu sortir 15
Or, les mêmes qui prétendent qu’il faut couper dans les rentes AVS sont aussi ceux qui ont endigué les rentes et les cotisations depuis 1975! Et parmi ces oiseaux de mauvaise augure, on compte la banque Migros dont un des responsables a scrupuleusement calculé que les rentes AVS devraient diminuer de 120 francs… Encore
quelqu’un qui fait mine d’ignorer la Constitution fédérale qui, à son article 112, al 2 litt b, déclare que les rentes AVS doivent «couvrir les besoins vitaux». La volonté du Conseil national de couper dans les rentes AVS n’est en fait qu’un copié-collé d’une des propositions délétères du fameux «paquet Berset». La mesure autoritaire et antidémocratique fait partie du brouet. Or, la commission de la sécurité sociale du Conseil des Etats
AVSplus, qui sera soumise au peuple le 25 septembre prochain. Et de cette initiative, ils n’en veulent surtout pas, accrochés qu’ils sont au soi-disant compromis qu’ils ont élaboré en élaguant dans le projet Berset.