Une vingtaine d’assureurs qui doivent participer au remboursement des primes LAMal payées en trop ont trouvé le moyen d’en faire payer une partie aux assurés, ceux-la même qui ont été grugés.

On reste pantois en découvrant la stratégie d’une vingtaine d’assureurs qui doivent participer au remboursement des primes maladies LAMal payées en trop. Ils exigent, pour payer ce qu’ils doivent rembourser, une participation de 33 francs supplémentaires de leurs assurés, y compris de la part des assurés des neuf cantons qui ont été floués durant 17 ans! Et cela avec la bénédiction de la Confédération. Une information de l’OFAS parue en septembre dernier informe que les assurés de la CSS, de Sanitas, de la CPT, d’EGK, de Sanagate, d’Arcosana et d’une quinzaine d’autres assurances1 pourront faire payer 33 francs à tous leurs assurés pour financer le remboursement des primes. Aussi, les assurés de ces assurances dans les cantons spoliés constatent une mystérieuse somme de 2  francs  75 ou même de 2  francs  85, ajoutée à leur prime mensuelle. Cela peut représenter 34 francs 20 pour un an, un franc 20 de plus que les 33 francs autorisés. Il n’y a pas de petits profits…

Remboursement partiel en trois étapes

On se souvient du combat qui fut nécessaire pour exiger le remboursement aux assurés qui avaient payé près de deux milliards en trop entre 1996 et 2013. Après une dure bataille politique, il a fallu se contenter de la promesse d’un remboursement très partiel en trois étapes. Les Vaudois, par exemple, ne récupéreront pas les mille francs payés en trop par chacun d’entre eux. Cette année, ils ont reçu 119 francs 70 chacun. Les Genevois ont reçu 79 francs. C’est toujours bon à prendre et on ignore encore quelle sera la somme remboursée en 2016 et en 2017.

Ces remboursements sont financés pour un tiers par la Confédération, qui avait laissé passer l’entourloupe, pour un tiers par les assurés des cantons qui n’ont pas assez payé et pourun tiers par les assureurs. Or, les plus funestes d’entre eux sont parvenus à faire payer une partie de leur dette par ceux à qui ils doivent de l’argent! Une stratégie qui a de quoi rendre verts de jalousie les plus retors des financiers.

Christiane Jaquet

Les assureurs en cause sont la CSS, CPT, ÖKK, Sanitas, Avanex, Arcosana, Sanagate, EGK, Kolping, Wincare, CMVEO, Rhenusana, KluG, Krankenlasse Steffisburg, Krankenkasse Luzerner Hinterland, Glarner Krankenversicherung, Krankenkassen Birchmeier, StoffleMels et Simplon.