En 1945 lors de la « Lausanne rouge » le POP devint le premier parti du Conseil Communal de Lausanne fort de ses 39 Conseillers communaux appartenant aux classes populaires lausannoises. La victoire du POP avec le soutien du PS favorisa alors un Conseil communal composé majoritairement d’employés et ouvriers du secteur privé (maçons, peintres, mécaniciens, électriciens, employés de bureau) et d’employés et ouvriers du secteur public (cheminots CFF, postiers PTT, employés et conducteurs des transports lausannois). Alors, la lutte des classes était au centre des préoccupations et les partis dit de « gauche » représentaient leur sujet révolutionnaire historique : le prolétariat.
Pourquoi 70 ans plus tard l’actualité de la lutte des classes a-t-elle disparu au sein de nos villes ? La nouvelle gauche des villes est-elle toujours portée à « transformer le monde » ou sert-elle désormais uniquement à accompagner les nouveaux « mode de vie » de la petite-bourgeoise intellectuelle actrice de la gentrification ? Comment et pourquoi réactiver la conscience de classe et la défense des intérêts des travailleurs au sein de nos villes sans tomber dans un marxisme universitaire éloigné des préoccupations des couches populaires ?
Pour tenter de donner des réponses à ces questions, Jean-Pierre Garnier donnera une conférence sur « La lutte des classes face à la nouvelle gauche urbaine : pourquoi et comment ? ». Jean-Pierre Garnier est sociologue et urbaniste, il a réalisé de nombreux livres, articles et conférences sur la lutte des classes et l’aménagement du territoire, l’imposture du capitalisme vert et des démarches participatives urbaines, sur la nouvelle gauche urbaine et son abandon des questions sociales au profit des questions sociétales, sur le fléau de la gentrification ou encore l’infertilité politique du marxisme universitaire.