Les traversées piétonnes constituent l’enjeu majeur en matière de sécurité routière pour les piétons. 115 représentent 75 % des accidents avec des conséquences graves ou mortelles pour les piétons (OFS 2016). 43 % des accidents ont lieu sur les passages piétons (régulés ou non), où se concentrent un nombre élevé de traversées.
L’interruption et l’obligation d’attendre au feu lorsque l’on se déplace à pied est l’un des facteurs qui péjorent fortement l’attractivité des déplacements à pied. Rares sont les usagers de la route qui sont patients, le piéton, comme les autres, a tendance à enfreindre les régies lorsqu’elles lui demandent un trop gros effort, ou à choisir un autre mode de transport. Il s’agit d’éviter tant la première que la deuxième de ces conséquences.
Or, les résultats d’une étude réalisée récemment par l’Association Actif-Trafic pour analyser les déplacements à pied dans les principales villes romandes font apparaître que «les piétons poireautent au feu rouge en regardant passer les voitures sous leur nez tout en respirant leurs gaz d’échappement! ». À Genève et à Lausanne (avec une étude complémentaire), ceux-ci passent entre un quart et un tiers de leur temps de parcours à attendre. Si des efforts ont été consentis ces dernières années à Lausanne, notamment en matière d’aménagement, l’étude montre du doigt le long temps d’attente au feu rouge pour les piétons.
Cette situation entraine parfois des conséquences négatives sur le comportement de certains piétons qui traversent au rouge au détriment de leur propre sécurité. Les marcheurs les plus vulnérables (personnes avec enfants, personnes âgées et à mobilité réduite qui représentent près de la moitié des piétons accidentés) n’ont pas d’autre choix que d’avoir la patience d’attendre, ou alors ils se mettent encore plus gravement en danger, les conséquences des accidents étant plus graves pour ces personnes-là.
L’importance des déplacements à pied en ville doit être prise plus au sérieux. En effet, près de 45 % des ménages ne possèdent pas de voiture en ville de Lausanne. Elles se déplacent donc principalement en transports publics et à pied ou à vélo. Le Plan directeur de la Ville s’engage d’une part à encourager la marche et d’autre part à sécuriser les itinéraires piétons et les sécuriser, car elle constitue le mode de transport le plus écologique, le plus économique et équitable, le plus sain et celui qui consomme le moins d’espace. L’optimisation des feux fait partie d’une stratégie d’encouragement des déplacements à pied et il ne s’agit pas d’un ajustement de confort, mais d’une mesure de sécurité routière importante.
Références techniques
Le réglage optimal des feux lumineux pour les piétons est un facteur souvent relativement simple, et bon marché, permettant de garantir la sécurité des piétons et d’augmenter l’attractivité des déplacements à pied. La Municipalité de Lausanne devrait les références suivantes:
Les associations spécialisées donnent les indications suivantes pour les temps d’attente et les mouvements en conflit»:
- Temps d’attente acceptable: moins de 30 secondes (40 au maximum) pour que le feu passe au vert pour les piétons. Lorsque le feu est muni d’un bouton pressoir, pas plus de 7 secondes.
- Confits avec les véhicules qui tournent (mouvements en confit): Lorsque le feu est vert pour les véhicules qui tournent en même temps que pour les piétons, cela provoque fréquemment des confits. Ces situations sont à éviter.
Pour terminer, mon postulat qui cible un point particulier et précis sur l’attente des piétons aux feux rouges complète ceux de Mme Françoise Longchamp et Mr. Mathieu Maillard déposés en 2017.
Le soussigné demande par conséquent à la Municipalité de Lausanne:
- De contrôler la conformité du réglage des feux de signalisation de la ville par rapport aux valeurs de références susmentionnées, en particulier à certains endroits «cibles» sensibles (Gare, Tunnel, Riponne, Sallaz, efc)
- Et à différentes heures d’améliorer la gestion des feux de signalisation en diminuant les temps d’attente «feux rouges» pour les traversées piétonnes régulées lorsque cela s’avère nécessaire.
Postulat de Johan Pain – Conseiller communal à Lausanne
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