C’est la tradition, chaque année fin janvier-début février, ce que la planète produit de plus cynique se retrouve à Davos pour chanter les louanges du capitalisme. C’est un scénario archiconnu, avec une partition bien réglée : « Nous allons sauver le monde, dépolluer la planète, mettre fin aux inégalités et relancer la croissance, mère de toutes les vertus », tout ça sur l’air du tralala et sous le regard ému et baveux du présentateur TV de la SSR qui s’émeut face aux riches et « puissants » de la planète.
Et finalement après avoir descendu des cocktails dans les palaces davosiens, fait mobiliser l’armée et de nombreux corps de polices cantonales aux frais du contribuable chacun s’en retourne chez soi, le sentiment du devoir accompli. On a dit la même chose que l’année dernière et l’on redira la même chose l’année prochaine. Le monde lui restera tel qu’il est, avec ses inégalités criantes, pollué certainement déjà à un point de non-retour, mais, on a dit qu’on ferait quelque chose. Ce n’est même pas une déclaration d’intentions, juste de la poudre aux yeux pour les naïfs, comme les animateurs TV.
Par contre, pour toutes les personnes qui prennent la mondialisation en plein dans la gueule parce que leur situation ne fait qu’empirer, chômage, pauvreté avec son lot de conséquences, pas de toit sur la tête pour se protéger et protéger sa famille, rien à manger, pas même une goutte d’eau à boire pour une partie grandissante d’entre eux, comme pour nous militants engagés, nous savons que ces gens-là n’ont aucune solution à proposer, pour une simple et bonne raison, c’est qu’ils sont justement la cause du problème. La seule chose qui les préoccupe vraiment, c’est leur soif inextinguible du profit.
Les animateurs TV se sont émus, cette année il y aura en plus des tristes clowns habituels, le clown en chef, celui avec la serpillère jaune collée sur le dessus. Le type avec un vocabulaire qui ne doit pas excéder les quatre à cinq cents mots et dont on sait ce qu’il pense des pays africains et sud-américains. Nous ne nous permettrons pas d’insulter, comme il l’a fait, tout un pays. Même si, dans son pays il y a plein de gens comme lui puisqu’il a été élu. Nous nous contenterons de nous en prendre à lui personnellement. Vous voudrez bien excuser la vulgarité du propos, mais comme nous ne voulons pas de lui ici, il faut bien utiliser des mots qu’il peut comprendre : « Retourne chez toi président de merde (shithole en version originale) » !
Gavriel Pinson – président du POP vaudois