Les crises grecque et espagnole avec l’imposition de politiques d’austérité,  la réduction des budgets publiques et la privatisation de pans entier de l’économie y compris de la santé ont au moins eu comme vertu de montrer les ravages que cela avait sur la santé des gens.Par exemple, les autorités ont constaté une recrudescence d’infections par le VIH au centre d’Athènes, du jamais-vu en Europe depuis des années : entre janvier et octobre 2011 ; les nouveaux cas ont été multipliés par dix chez les usagers de drogues. Entre-temps, les crédits alloués aux programmes d’échange de seringues avaient été supprimés. L’usage de l’héroïne a augmenté de 20 % entre 2010 et 2011, notamment chez les jeunes, frappés par un taux de chômage de 40 %. Mais aussi, à mesure que les budgets des hôpitaux diminuaient, consulter un médecin devenait de plus en plus difficile. Les files d’attente pour avoir accès à un thérapeute ont doublé, puis triplé, sans compter l’immense problème pour assurer un traitement chronique contre un cancer par exemple, par rupture de stock du médicament ! En mai 2010, juste après la mise en place du premier plan de sauvetage du FMI, la compagnie pharmaceutique Novo Nordisk (qui fabrique de l’insuline) a quitté le marché grec car l’Etat lui devait 36 millions de dollars. Ce retrait a compliqué la vie et mis en danger cinquante mille diabétiques.La situation commenceseulement à préoccuper  l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recommande de protéger les fonds destinés à la santé publique en période difficile.

Bien sûr me direz-vous…on est en Suisse !

Pourtant, la droite veut privatiser la santé qui peut être un marché lucratif. Mais elle veut aussi limiter le catalogue de prestations remboursées par la LAMAL au profit d’assurances privées, dont les primes sont inaccessibles pour nombre d’entre nous. Elle veut faire payer de plus en plus les soins de longue durée par les patients. Cette même droite veut limiter la liberté de choix du médecin et mettre les hôpitaux en concurrence en se basant sur des critères de rentabilité et pas de prise en charge globale et humaine des patients. Elle refuse de développer une politique raisonnable et coordonnée pour l’ensemble du pays de promotion de la santé et de prévention des maladies, comme elle l’a démontré récemment au parlement fédéral.

C’est pourquoi il faut des gens au parlement fédéral:

-qui continuent  à lutter pour une caisse maladie publique pour assurer une accessibilité des soins pour tous

-qui s’opposent à toute marchandisation de la santé qui ne profite qu’aux riches

-qui défendent une prise en charge des patients globale, coordonnée entre soins ambulatoires et hospitaliers

– qui soutiennent une recherche médicale académique, répondant à des problèmes de santé publique et indépendante de l’industrie

-qui  imaginent  des politiques de promotion de la santé et de prévention des maladies.

REAGISSONS

Bernard  Borel