Voilà une nuance qui échappe à la Conseillère d’Etat Gorrite et au Conseil d’Etat. Le débat sur la zone industrielle de la Venoge et sur la nouvelle route qui va torturer ses méandres, au prix de 70 millions, a passionné le Grand Conseil. Le Conseil d’Etat a martelé qu’il s’agissait d’un compromis : on crée une route et on répare les dégats causés à la rivière par ce bétonnage en pratiquant une « revitalisation ». Tout en omettant de souligner que sans une nouvelle route, la revitalisation serait inutile.

Il s’agit donc d’une volonté gouvernementale qui a muselé jusqu’aux Verts, menottés par leur participation au Conseil d’Etat. Le groupe POP solidaritéS a plaidé en vain en faveur du respect de la volonté populaire de protection de la Venoge et de son inscription dans la Constitution. Les bétonneurs ont bel et bien fait un coup de force contre la protection de notre « fleuve » vaudois, un compromis taxé de « noble » par Philippe Leuba.

Or, un compromis n’est jamais noble pas plus qu’il n’est honorable car il signifie non pas un consensus mais un « arrangement » qui fait perdre la face à ses adversaires, donc à la population qui a voté la protection de la Venoge en 1990. Un consensus, au contraire, se construit dans le respect et non pas en lançant des noms d’oiseaux à la face de ses contradicteurs ou en tonitruant, d’une voix assourdissante d’arbitre de foot, quelques arguments amphigouriques.

Christiane Jaquet, députée au Grand Conseil vaudois