Divorne Didier– T’attendais-tu à ton élection ? C’est quelque chose que tu visais depuis longtemps ?

 

J’espérais qu’on sauve le siège du district de l’Ouest lausannois, ce qui n’était pas gagné d’avance comme nous n’avions pas de députés sortants. Je n’ai pas joué cette élection pour moi, je voulais vraiment sauver le siège. Maintenant je suis très content que ça soit tombé sur moi, car quand je suis entré en politique j’avais une préférence pour le canton plutôt que pour la commune, ce qui ne m’a pas empêché de rejoindre le Conseil communal de Renens en cours de route.

 

– Tu as été élu dans le district de l’Ouest lausannois, tu y es très attaché me semble-t-il.

 

Oui j’ai vécu mon enfance à Bussigny. L’Ouest c’est ma patrie, car enfant je prenais le train jusqu’à Renens et j’allais à l’école à Chavannes, donc cela fait déjà trois communes dans lesquelles je passais tous les jours. Donc oui j’aime l’Ouest lausannois, du bord du lac à St-Sulpice jusqu’en haut de Villars Ste-Croix.

 

 

– La Gauche n’a pas obtenu assez de sièges (5) pour faire un groupe. Quelle sera votre marge de manœuvre dans le cas d’une députation sans groupe ?

 

La marge de manœuvre est toujours la même dans le sens ou on peut intervenir tant qu’on veut au niveau législatif sur tous les dossiers, donc ça ne nous prive pas de quelque temps de parole que ce soit. L’inconvénient, étant donné qu’on ne pourra pas participer aux commissions, sera qu’on va surgir lors de la présentation des rapports pour poser nos questions, donc une fois que les groupes auront fait leur travail. Mais cela ne nous empêchera pas de donner notre avis sur tous les dossiers que nous jugeons prioritaires. De plus, c’est peut-être plus avantageux médiatiquement de poser nos questions en plénum plutôt que dans des commissions qui exigent un secret professionnel. Il y a certes de gros inconvénients à ne pas avoir de groupe, mais il y a également des avantages dont il faudra savoir tirer parti.

 

– Que représente pour toi le rôle d’un député ?

 

Pour moi, ce rôle est de pouvoir influencer la création ou la modification de lois. On sait qu’au niveau des communes nous n’avons pas beaucoup de marge de manœuvre quant aux lois communales, par contre au niveau cantonal il y a beaucoup de révisions et de modifications de lois. Cela me paraît important, car finalement on place le cadre législatif pour tout le canton, avec un impact direct pour les communes. Je veux être le représentant de tout le district pour essayer de faire que le cadre législatif aille le plus possible dans le sens de son bien-être, particulièrement dans le sens social, mais tous les aspects sont importants à prendre en compte.

 

– Quels sont tes objectifs principaux ? Les sujets sur lesquels tu as vraiment envie de te battre ?

 

Il y a plusieurs thématiques qui me tiennent à cœur… Déjà en tant que cheminot, tout le volet des transports est important pour moi. On sait qu’au niveau cantonal on a de sacrés enjeux actuellement, avec par exemple les projets d’agglomération où le volet transport doit être important. On doit absolument arriver à transférer une bonne partie du transport individuel sur du transport collectif. Les entreprises ont pour manie de délocaliser, ce qui force les travailleurs à faire de longs trajets. On doit pouvoir proposer des transports publics performants, agréables et à des prix bas, voire gratuits. Pour moi cela a toujours été important et je trouve que la prise en charge des transports publics devrait faire partie de l’argent qui est mis à disposition des cantons via nos impôts. Le deuxième volet important est celui du logement. Bien sûr c’est un lieu commun, mais quand on voit ce qui s’est passé depuis l’arrêté Bonny pour attirer des entreprises en terre vaudoise… On a mis le nez dans le guidon et on ne s’est pas rendu compte que l’arrivée d’entreprises c’était certes des emplois en plus, mais que ces travailleurs ont des besoins en logement, en transport, en crèches qui n’ont pas été pris en compte, et on est actuellement dans une situation où il faut trouver de nouvelles pistes pour faire du logement. Cela prioritairement et massivement sous la forme de coopératives d’habitation à but non lucratif, de façon à pouvoir permettre aux citoyens de loger à prix coûtant et d’arrêter cette spéculation qui permet à certains de faire le maximum de bénéfices possibles. Cela n’est juste pas possible, le logement est un droit ! Mais d’une façon générale je souhaite avoir une grille de lecture qui me permette de cibler toutes les lois qui créent des discriminalités et de lutter contre cela.

 

Didier Divorne et ses camarades de La Gauche seront assermentés le 26 juin à la Cathédrale de Lausanne sous la présidence de notre camarade Christiane Jaquet-Berger.

 

Propos recueillis par Céline Misiego